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À PROPOS

Le paysage comme une trace. Trace de la présence humaine, trace du crayon sur le support.

 

Partout, la vie est présente. Paysage façonné par l'homme, présence silencieuse mais forte de ceux qui, au fil du temps, au plus loin que ce fil remonte, l'ont construit, l'ont traversé.

Ils sont encore là, avec leurs amphores, leurs bateaux, leurs armes. Au fond, à quelques mètres de nous.

 

Ici à Majorque, je dessine chaque herbe, chaque pierre, chaque arbre, chaque rocher. Je dessine la lumière nette qui les découpe, le crayon dessine les trajets, innombrables, de tous eux qui ont traversé ces espaces.

 

Ici en Touraine, le voyage est plus immobile. Le lent mouvement du fleuve, le lent mouvement des feuilles et des branches. C'est l'oeil qui bouge, qui cherche l'horizon. Qui se laisse envelopper de cette lumière qui lie toutes les choses.

L'oeil dont le parcours butte toujours sur un horizon qui se ferme.

Ici en Touraine, jamais l'échappée infinie de la mer. Alors le regard s'élève vers le ciel. La présence du ciel. Le volume des nuages, leur masse. Comme si le ciel était le paysage, le ciel que le fleuve dédouble. Nous sommes en bas, tombés du ciel.

 

A Majorque, nous sommes au bord.

En haut, presque à toucher un paradis partagé, au bord de l'ivresse de la mer.

 

Les dessins sont réalisés sur du carton. Il accroche le crayon, il est à la fois rugueux et doux. Avec la lumière du soleil, il s'assombrit, semble s'éloigner, fondre en lui le dessin qui le recouvre.

 

La couleur? Celle, riche, infinie, du fusain plus dur, plus tendre, fin, épais, estompé. Le paysage est une mémoire, la mémoire nous dit la couleur.

 

Le dessin instaure un temps qui lui est propre. Ces lieux vus l'espace d'un instant, j'y reviens pour les scruter.

 

Le crayon impose son rythme. Des jours durant, il fouille, s'imprègne, trace, construit. Il parcourt la feuille dans une longue course avec l'oeil qui parfois le guide, parfois le suit.

 

Ensemble, regard, outil, ils tracent, plutôt qu'une image, une carte; la géographie d'un espace mental. On y lit les indices de la présence d'un paysage que le temps choisi par le spectateur va recréer.

 

Lui, le spectateur, est la condition de l'existence de ce paysage. Il n'y a pas, visible, de présence humaine dans ces dessins. Evidemment, cette présence est. Elle est celle de celui qui regarde, qui y projette son propre temps. Le dessin existe, le temps d'un regard.

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